Censi Bouvard : comment s’affranchir de ce dispositif de défiscalisation ?

Le dispositif Censi-Bouvard a longtemps été prisé par les investisseurs immobiliers pour ses avantages fiscaux. Les règles strictes et les contraintes peuvent en décourager certains. Pour ceux qui recherchent plus de flexibilité, il existe des alternatives intéressantes.

Explorer d’autres dispositifs de défiscalisation, comme la loi Pinel ou le statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP), peut offrir des avantages similaires avec des conditions différentes. Diversifier ses stratégies d’investissement permet non seulement de réduire les risques, mais aussi de mieux s’adapter aux évolutions du marché immobilier et fiscal.

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Comprendre le dispositif Censi-Bouvard

Proposé par Yves Censi et Michel Bouvard à l’Assemblée nationale, le dispositif Censi-Bouvard a été intégré dans la loi de finances 2009. Ce mécanisme de défiscalisation concerne les résidences de services telles que les résidences étudiantes, les résidences pour seniors et les EHPAD.

Le dispositif, qui a pris fin le 31 décembre 2022 suite à la loi de finances 2023, permettait aux investisseurs de bénéficier d’une réduction d’impôt de 11 % du montant de l’investissement, plafonné à 300 000 €. Cette réduction était répartie sur une période de neuf ans. Les investisseurs pouvaient récupérer la TVA à hauteur de 5,5 %.

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Pour profiter de ces avantages, les investissements devaient respecter plusieurs conditions :

  • Acquérir un bien en état futur d’achèvement ou neuf
  • S’engager à louer le bien meublé pendant au moins neuf ans
  • Opter pour le régime des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC)

La loi Censi-Bouvard était aussi cumulable avec le statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP), offrant ainsi une souplesse fiscale supplémentaire aux investisseurs. Toutefois, le plafonnement global des niches fiscales à 10 000 € par an pouvait limiter les gains fiscaux.

Si l’arrêt du dispositif peut inquiéter certains investisseurs, il existe des alternatives intéressantes. Considérez d’autres dispositifs comme la loi Pinel ou le statut LMNP pour diversifier vos stratégies d’investissement et optimiser vos avantages fiscaux.

Les conditions pour bénéficier du Censi-Bouvard

Pour tirer parti du dispositif Censi-Bouvard, certaines conditions spécifiques devaient être respectées. Ce mécanisme concerne principalement les résidences de services. Ces résidences incluent les résidences étudiantes, les résidences pour seniors et les EHPAD. L’investissement devait porter sur un bien immobilier neuf ou en état futur d’achèvement.

Les investisseurs devaient s’engager à louer le bien meublé pendant une durée minimale de neuf ans. Le bien devait être loué à un exploitant professionnel, garantissant ainsi une gestion simplifiée pour l’investisseur. Le dispositif se cumulait avec le statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP), offrant des avantages fiscaux additionnels.

Pour bénéficier de la réduction d’impôt, il fallait opter pour le régime des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). Il s’agissait soit du régime réel, soit du régime Micro-BIC. Ce choix permettait de déduire certaines charges et d’amortir le bien, optimisant ainsi la rentabilité de l’investissement.

La location devait être effective dans les douze mois suivant l’acquisition ou l’achèvement du bien. En cas de non-respect de ces conditions, l’investisseur risquait de perdre les avantages fiscaux accordés par le dispositif Censi-Bouvard.

Les avantages et inconvénients du Censi-Bouvard

Le dispositif Censi-Bouvard offrait plusieurs avantages fiscaux attractifs pour les investisseurs. Principalement, il permettait une réduction d’impôt équivalente à 11% du montant de l’investissement, plafonnée à 300 000 €. En d’autres termes, cette réduction pouvait atteindre un maximum de 33 000 €, répartis sur neuf ans. Le dispositif autorisait la récupération de la TVA à hauteur de 5,5% sur le prix d’achat du bien, une opportunité non négligeable pour alléger le coût total de l’investissement.

Le Censi-Bouvard n’était pas sans contraintes. Le principal inconvénient résidait dans le plafonnement global des niches fiscales, limité à 10 000 € par an. En conséquence, les investisseurs devaient veiller à ce que la réduction d’impôt offerte par le dispositif n’excède pas ce plafond. Le marché des résidences de services, bien que porteur, présentait des risques spécifiques liés à la gestion et à la demande locative. Les bailleurs devaient aussi s’engager pour une durée de neuf ans, une contrainte qui pouvait limiter la flexibilité de leur portefeuille immobilier.

La sortie du dispositif nécessitait une planification minutieuse pour éviter de perdre les avantages fiscaux acquis. Les investisseurs devaient notamment veiller à respecter les conditions de location pendant toute la période d’engagement sous peine de devoir rembourser les réductions d’impôt perçues. C’est pourquoi, avant de se lancer dans un investissement Censi-Bouvard, une analyse approfondie du marché et une compréhension claire des obligations fiscales étaient essentielles.

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Comment sortir du dispositif Censi-Bouvard ?

Sortir du dispositif Censi-Bouvard nécessite une planification rigoureuse. Plusieurs points sont à considérer pour éviter toute déconvenue fiscale.

Pour commencer, respectez les conditions de location pendant les neuf années d’engagement. Une rupture anticipée pourrait entraîner le remboursement des avantages fiscaux perçus. Si vous souhaitez vendre le bien, assurez-vous que le nouvel acquéreur continue à respecter les obligations de location.

Préparez-vous à la fin des avantages fiscaux. Après neuf ans, votre réduction d’impôt s’achève. Anticipez cette échéance en ajustant votre stratégie patrimoniale. Vous pouvez par exemple, réinvestir dans un autre dispositif de défiscalisation ou optimiser la gestion locative de votre bien.

Si vous envisagez de changer le régime fiscal de votre investissement, passez du régime LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) au régime Micro-BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) pour bénéficier d’un abattement forfaitaire sur les revenus locatifs.

Illustrons avec l’exemple de Paul, investisseur à Nantes. Paul a engagé 210 000 € et a récupéré 40 000 € de TVA. Grâce à la réduction d’impôt, il a économisé 23 100 € en neuf ans, soit environ 2 566 € par an, pour un total de 63 100 €. Toutefois, Paul doit désormais revoir sa stratégie pour continuer à maximiser son rendement immobilier tout en respectant les nouvelles obligations fiscales.

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