Exonération taxe foncière 2025 : qui en bénéficie ?

Un courrier officiel, une phrase laconique, et soudain une certitude vacille : la taxe foncière, ce rendez-vous annuel agacé, vient de disparaître pour certains propriétaires. Mais pourquoi elle, et pas son voisin ? Derrière cette décision, il n’y a ni hasard ni faveur personnelle, mais une mécanique réglementaire qui trie, sélectionne, et parfois surprend. L’année 2025 promet encore quelques surprises sur ce terrain, entre soulagements et frustrations. Qui tire vraiment son épingle du jeu ? Décryptage sans faux-semblants d’un privilège convoité.

À quoi sert l’exonération de taxe foncière en 2025 ?

La taxe foncière n’est pas qu’une ligne sur un avis d’imposition : elle irrigue les caisses des collectivités territoriales et fait partie du quotidien fiscal de millions de propriétaires. Chaque année, la plupart s’en acquittent, sauf si un dégrèvement ou une exonération leur ouvre la porte de la liberté. Mais pourquoi ces allègements existent-ils ? Et à qui s’adressent-ils vraiment en 2025 ?

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Pour certains, la suppression totale de cette charge représente un bol d’air, et ce n’est pas un vain mot. Retraités modestes, personnes en situation de handicap, bénéficiaires de prestations sociales : chaque année, ils guettent ce répit fiscal qui fait la différence sur un budget serré. D’autres dispositifs s’ajoutent : la réduction de 100 € pour les 65-75 ans sous conditions de ressources, ou encore le dégrèvement temporaire en cas de logement vacant malgré la bonne volonté du propriétaire.

  • Plafonnement : la taxe foncière ne peut dépasser 50 % des revenus pour les foyers aux ressources limitées, à condition de ne pas franchir certains seuils.
  • Exonérations temporaires : logements neufs ou rénovés, si la déclaration est faite dans les 90 jours et que la commune ou l’EPCI donne son accord.

À noter : même avec une exonération totale, la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères) reste exigible. Soulager la taxe foncière, oui ; effacer tous les impôts locaux, non. L’avis d’imposition précise systématiquement le montant, le revenu fiscal de référence, et les droits à exonération ou réduction, pour que chacun puisse vérifier sa situation sans tomber dans les pièges du flou administratif.

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Qui peut réellement en bénéficier cette année ?

Être propriétaire, usufruitier ou fiduciaire d’un bien immobilier au 1er janvier ne suffit pas. L’exonération ne regarde pas que les murs : elle scrute aussi la vie de celles et ceux qui les occupent. Tout se joue sur des critères mêlant âge, situation financière et statut social.

Les retraités de plus de 75 ans (au 1er janvier 2025), qui occupent leur résidence principale, peuvent prétendre à une exonération totale si leur revenu fiscal de référence (RFR) ne dépasse pas le seuil légal (exemple : 12 445 € pour une part en 2024, seuil ajusté par demi-part supplémentaire). Même privilège pour les personnes bénéficiant de l’ASPA (minimum vieillesse), de l’ASI ou de l’AAH, quelle que soit leur date de naissance.

Entre 65 et 75 ans, la règle change : place à une réduction de 100 €, à condition là aussi de respecter les plafonds de ressources. Pour les foyers modestes, un plafonnement limite la taxe foncière à 50 % des revenus, si le RFR ne dépasse pas 29 288 € pour une part (montant réajusté chaque année).

  • Un logement neuf ? Une exonération temporaire de deux ans est possible, si la déclaration est faite dans les 90 jours suivant l’achèvement, et sous réserve d’une décision favorable des collectivités.
  • Logement vacant ? Un dégrèvement peut être demandé si le bien reste inoccupé plus de trois mois sans que le propriétaire l’ait voulu. La demande doit être adressée au centre des impôts avant le 31 décembre de l’année suivante.

La TEOM, quant à elle, s’incruste et ne fait jamais l’objet d’une exonération. L’avis d’imposition, lui, sert de feuille de route : il mentionne tous les plafonds, conditions et droits pour permettre à chacun d’identifier s’il coche – ou non – toutes les cases de ce parcours fiscal.

Zoom sur les conditions spécifiques à remplir pour être exonéré

L’accès à une exonération totale de la taxe foncière en 2025 ne se fait pas à l’aveugle : il faut réunir plusieurs conditions, et l’administration fiscale ne laisse rien au hasard. Le premier critère, c’est le revenu fiscal de référence (RFR) figurant sur l’avis d’imposition. En 2025, il ne doit pas dépasser 12 445 € pour une part, avec un supplément de 3 326 € par demi-part.

Ensuite, l’âge fait le tri. Plus de 75 ans au 1er janvier, ou bénéficiaire de l’ASPA, de l’ASI ou de l’AAH ? L’exonération devient accessible, à condition de respecter le plafond de ressources. Pour les personnes de 65 à 75 ans, la réduction de 100 € s’applique, toujours sous condition de revenus. La situation de handicap ou le séjour en maison de retraite ou établissement de soins de longue durée ouvre aussi la porte à l’allègement.

  • Logement neuf : il faut déclarer l’achèvement dans les 90 jours, puis attendre la décision de la collectivité pour activer l’exonération temporaire de deux ans.
  • Logement rénové : si des travaux d’économie d’énergie sont réalisés, une exonération de 3 à 5 ans peut s’obtenir après déclaration et accord de la commune.

Pour le plafonnement, le seuil est fixé à 29 288 € de RFR pour une part, hors propriétaires assujettis à l’IFI. Le dégrèvement en cas de vacance est réservé aux logements restés vides plus de trois mois : il faut le demander, et respecter les démarches auprès du fisc. Une fois toutes les conditions remplies, l’exonération s’applique d’office, mais rien ne remplace la lecture attentive de l’avis d’imposition pour confirmer son éligibilité.

Quels changements attendre pour les propriétaires en 2025 ?

La loi de finances 2025 rebat les cartes : les plafonds d’exonération évoluent. Désormais, le revenu fiscal de référence à ne pas dépasser grimpe à 12 679 € pour une part, avec 3 386 € supplémentaires par demi-part. Un couple de retraités, par exemple, ne devra pas franchir 19 451 €. Ces nouveaux seuils conditionnent l’accès à l’exonération totale, partielle, ou au plafonnement.

Les propriétaires bailleurs bénéficient aussi de mesures attractives. Le dispositif Loc’Avantages permet de réduire son impôt de 15 à 65 % à condition de louer en dessous des prix du marché. Les collectivités, elles, gardent la main sur l’octroi des exonérations pour les logements neufs ou rénovés, à condition que les démarches administratives soient menées dans les temps.

  • La donation familiale peut être exonérée de droits si l’argent sert à financer un achat immobilier ou des travaux d’efficacité énergétique, dans la limite de 100 000 € par donateur et sous réserve d’une utilisation effective sous six mois.
  • MaPrimeRénov’ poursuit le financement des travaux de rénovation énergétique, ce qui finit par impacter la valeur cadastrale du bien… et donc la future taxe foncière.

La TEOM reste, quoi qu’il arrive, sur la facture. Face à ces évolutions, les propriétaires ont tout intérêt à surveiller de près leur situation fiscale, surtout en cas de changement de revenus, de famille ou de travaux. Rien n’est jamais tout à fait figé : la fiscalité immobilière aime les revirements, et le facteur peut encore réserver quelques surprises dans la boîte aux lettres.

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